MimiePoncelet
Toujours une belle dose d'Ardenne entre les pages...
Des mystères... de l'humour aussi...
Très tôt, le nez aux cimes,Mimie écrivait...
"Un jour entrer en écriture...
Par amour des mots qui vous trottent en tête, souhaiter tant les garder, les partager... et quand on peut... on leur doit bien ça..."
Titre 2
Les lettres de
ma tante en Ré
Roman
Résumer sans trop dévoiler...
Lucie d'un petit village d'Ardenne belge hérite d'une propriété sur l'Île de Ré. Toutefois elle ne connait pas du tout la tante de son papa qui lui offre cet incroyable cadeau.
Dans un tiroir, elle découvre un énorme paquet de lettres et de poétique mots d'amour.
Le tout est toutefois bigrement étrange.
Lucie va, tant sur l'île qu'en Ardenne, suivre les petits cailloux semés par cette fantasque tante à la manière finaude du Petit-Poucet.
La quête se fera pas à pas, de surprises en surprises... au pluriel car ce n'est qu'à la fin du livre que les lettres de sa tante en Ré révéleront leur vrais messages...
Ici quelques pages pour vous donner l'envie de la suite...
L’idée de prendre le train vers La Rochelle a germé. J’allais pouvoir visiter cette tante Francine, sur son île.
C’était un peu après l’anniversaire de Papa. La carte, plus grande que d’habitude, épinglée sur le pêle-mêle de la cuisine tranchait avec les souches de garanties, la liste des courses, les instructions de tri, les horaires des récoltes des ordures ménagères et une recette du journal publicitaire que Maman se promettait « d’essayer » depuis bientôt trois mois. Cette carte représentait trois voiliers aux hautes mâtures, sur une mer plate. Leurs ombres s’étiraient en se noyant. Peut-être ai-je été attirée par eux… Oui, je pense bien qu’ils ont été les déclencheurs de mon projet.
Excitée par ma décision, je lui ai téléphoné pour annoncer ma venue imminente et une énorme déception s’est infiltrée en moi quand une dame de ménage m’a informée que Madame Malougère était partie pour Paris, et ce, pour pas mal de temps. La personne, très affable, semblait déçue pour moi et m’a assuré de relayer notre conversation téléphonique.
De dépit, dans la semaine, je me suis rendue en bus à Bouillon dans le magasin de vélos. Cela faisait un bon bout de temps qu’en passant par là, j’apercevais dans la vitrine une bicyclette dont chaque partie avait une couleur différente, le tout dans des tons pastel, ce qui ne donnait pas une allure trop olé olé, mais très originale tout de même ! C’est ainsi qu’à la place de ce voyage vers l’ouest, je me suis offert ce nouveau vélo ! Et il me le fallait tout de suite ! Ne pouvant pédaler à plat sur les pistes cyclables de l’Île de Ré, j’allais batailler des mollets sur nos routes sinueuses aux dénivelés décourageants !
Le marchand a intuitivement compris mon impatience. Il m’a proposé de me promener le long de la Semois et qu’une fois le tour du château de Godefroy fini, ma bicyclette serait au point ! D’un bon pas, j’ai bouclé le tour par le pont médiéval et les bastions en un temps record ! Il avait gonflé les pneus, ajusté la selle et placé les sacoches que j’ai choisies vertes, car elles s’accordaient sympathiquement avec la palette des pastels.
J’ai pédalé les vingt et un kilomètres pour rentrer avec un tellement grand sourire que s’il m’avait fallu sourire un peu plus, j’aurais bien eu besoin de deux visages ! À mon arrivée, j’avais les guibolles flageolantes ! Maman s’est précipitée, j’ai failli chuter en descendant !
— Lucie ! Attention ! Va t’asseoir, tu vas tomber ! Vient ma petite chérie ! Ah lalala !
Ses bras ont dû véritablement me soutenir tandis que Papa rattrapait mon nouveau deux-roues !
Tellement contente de mon achat, j’ai encore pédalé sur les couleurs de l’arc-en-ciel. En rêve et toute la nuit !
Dans les mois qui ont suivi, Papa m’a annoncé le décès de sa tante. Il avait reçu un carton et cinq lignes qui l’informaient sans plus.
Ce n’était pas comme chez nous, où, c’est la famille, parfois au grand complet, qui annonce les funérailles des défunts et les détails pour s’y rendre.
Régulièrement, une photo et une courte phrase choisie en correspondance avec le vécu de la personne accompagnent le carton imprimé ou l'avis nécrologique. Il y a également les annonces des décès dans le journal de notre province « Vers l’Avenir », qui parfois, couvrent une trentaine de lignes.
Là, les funérailles avaient eu lieu selon ses volontés « En toute simplicité »
Papa est parti « au bois », il ne dirait rien… je le savais d’avance, c’était sa manière à lui de nous parler dans son silence. À nous d’en inventer les paroles… ses émotions finissaient toujours « au bois ».
C’est ce raide et bref carton en main que je me suis rendu compte que je n’avais presque jamais parlé à Tante Francine.
Je répondais aimablement au téléphone quand c’était moi qui décrochais… oui, sans doute, très, trop brièvement, sans plus… même pas un vague souvenir de sa voix !
Je passais le « cornet », comme mes parents disaient encore, à Papa après quelques politesses. La dernière fois, c’était il y a si longtemps ! J’ai eu tout d’un coup d’immenses regrets de ne pas l’avoir connue.
Souvent, on se dit : « J’aurais dû ». Un jour, j’ai entendu à la radio qu’il fallait se pardonner. C’est trop faussé que de se faire un procès après coup !
Il faut tirer la leçon de nos erreurs, veiller au mieux à ne plus « rater », se pardonner, se trouver des circonstances atténuantes, être bienveillant avec soi autrement on se ronge et on vit dans les regrets jusqu’à l’amertume. Prendre acte de nos manquements, nous pousse vers demain avec toujours sur l’épaule une main qui intensifie sa présence lorsque le travers nous reprend !
Il me fallait avaler ce regret me rappelant qu’auprès de moi, Papa n’en parlait que si peu, presque pas. Tante Francine était pourtant sa marraine ! Ceci n’expliquait vraiment rien !
Continuation sur l’Île de Ré,
à la Couarde-sur-Mer.
Quelques mois plus tard, toute la famille a été stupéfaite d’apprendre que j’héritais des biens de Tante Francine à l’Île de Ré… et moi donc ! J’ai dû relire au moins cent fois mon prénom sur les documents : « Lucie Malougère ». J’avais tout juste fini mes études d’institutrice que j’avais couplées avec des cours du soir de la langue des signes et une année intensive de spécialisation pour atteindre l’interprétariat. À bientôt vingt-trois ans, j’avais déjà été engagée pour de petits remplacements, et avais également postulé en des lieux où mes mains parlantes auraient de quoi gigoter ! Je venais d’acheter une voiture d’occasion avec l’épargne soigneuse de mes salaires de vendeuse de milliers de pains et autres viennoiseries. Accumulées d’année en année, mes économies avaient été induites des manières raisonnables de la vie de mes parents. Maman avait lu dans un magazine éculé d’une salle d’attente que les voitures rouges sont les plus voyantes et donc les plus sûres !
Et badaboum ! Je devais partir pour l’Île de Ré au volant de ma voiture rouge !
Je conduisais, depuis mes dix-huit ans, la voiture de Papa, mais je n’avais mon propre véhicule que depuis peu. Mon frère depuis Bruxelles avait été enjoint, à coups de téléphone affolés de Maman, de me conseiller un GPS et de me réserver un hôtel à mi-route. Ma mère poule a toujours pensé que j’étais son dernier poussin à demeure. Pour elle, je n’en étais pas encore à l’envol !
— « Vive le GPS ! »
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Promis, la visionner
ne gâchera pas votre lecture.
2018 imprimé sur un papier responsable de l'environnement et en Belgique pour une question essentielle de proximité.
250 pages
17 €
En vente par correspondance sur le site du "Livre en Papier" ou s'adresser directement à Mimie pour un livre dédicacé mais aussi dans la région d'Alle-sur-Semois (liste des lieux de dépôts dans la page "Où, qui, quoi, quand")